Mandat de la chaire

La Chaire de recherche du Canada sur la procréation pour autrui et les liens familiaux vise à développer une compréhension globale et intégrative de la réalisation de projets parentaux à l’aide d’une tierce partie, qu’il s’agisse de donneurs ou de donneuses de gamètes et d’embryons ou de femmes porteuses. Elle regroupe une équipe de chercheur·es, de stagiaires postdoctoraux et d’étudiant·es dont les travaux génèrent des connaissances sur ces projets parentaux pouvant ensuite être mobilisées pour favoriser le mieux-être de l’ensemble des parties concernées, développer des pratiques d’intervention novatrices et soutenir les décideurs publics.

Bien que nous n’ayons pas de données précises, il est néanmoins estimé qu’au Canada, environ 12 000 projets parentaux se réalisent chaque année par le recours aux dons de gamètes, d’embryons ou de la gestation pour autrui (GPA). Cela n’est pas surprenant compte tenu du fait qu’un couple sur six rencontre des problèmes de fertilité pouvant conduire au recours d’un tiers de procréation et que de plus en plus de couples LGBTQ et de personnes célibataires ont leurs enfants de cette façon.

La manière dont s’articulent les liens familiaux entre les personnes connectées grâce à la procréation pour autrui est peu explorée. Plusieurs questions qui se posent dans ce contexte animent les travaux de la Chaire, par exemple, est-ce que deux enfants qui ne sont pas liés génétiquement, mais qui ont été portés par la même femme grâce à une GPA, se considèrent comme frère et sœur? Comment les parents d’un donneur de sperme ou d’une donneuse d’ovules se perçoivent-ils face à l’enfant ainsi conçu et qui partage une partie de leur patrimoine génétique ?

Axe 1

Documenter les dynamiques au sein des familles issues de la procréation pour autrui

La nature des liens unissant les donneurs et donneuses de gamètes et d’embryons, les femmes porteuses, les couples/personnes qui deviennent parents grâce à elles et eux et les membres de leurs familles respectives demeure mal comprise. Les travaux qui s’insèrent dans cet axe visent à documenter les réalités des couples ou personnes célibataires qui réalisent leur désir d’enfant à l’aide d’autrui, de même que celles des donneurs, donneuses et femmes porteuses. Nous souhaitons aussi comprendre comment ces projets s’inscrivent dans les univers familiaux élargis.

Axe 2

Comprendre l’expérience des enfants grandissant dans ces familles.

Bien qu’ils soient les premiers concernés, on constate actuellement qu’il existe très peu de recherches portant sur les perspectives des enfants et des adolescents ainsi conçus. L’objectif de ce volet vise à identifier et analyser les réalités des enfants issus d’une procréation pour autrui et la façon dont ils ont intégré les circonstances liées à leur conception. En plus de ces enfants, la Chaire de recherche s'intéresse également à identifier et analyser les réalités des enfants dont le père ou la mère s'est impliqué·e dans une procréation pour autrui pour une autre famille.

Axe 3

Mobiliser les connaissances pour supporter le mieux-être des familles, des tiers de procréation et des enfants.

Si lors de leur traitement en fertilité, les couples et personnes célibataires ont accès à une consultation psychosociale afin de discuter des enjeux liés à la réalisation d’un projet parental à l’aide d’un tiers, il n’en reste pas moins que l’intervention proposée ne répond pas toujours à leurs besoins. Le cadre législatif actuel est également jugé peu adapté à ces réalités. Ce volet vise à contribuer au développement de programmes de formation, de nouvelles pratiques d’intervention, politiques publiques et cadres législatifs plus adaptés aux besoins de l’ensemble des personnes concernées.